Tuesday, March 06, 2007

Interview d'Arno: les concerts, le prochain album, et ses conseils beauté

- Qu'est-ce qui vous a finalement décidés à monter sur scène après la sortie de Collection Prestige, alors qu'après les 3 premiers albums vous ne l'envisagiez pas ?
Tout simplement l’insistance persistante de la demande. Depuis Vivalavida on nous réclamait sur scène (ce qui a l’époque aurait probablement donné lieu à un beau fiasco), et au fur et à me
sure des albums, certaines personnes, comme Fack du Killer Fest nous tannaient pour que nous nous lancions. Collection Prestige étant plus organique et « rock n’roll » que ses prédécesseurs, nous avons fini par nous dire : « Finalement, pourquoi pas ? ». La rencontre avec Wormfood a été déterminante, puisqu’elle nous a permis de construire un premier vrai line-up.

- Comment s'est passé le recrutement des musiciens ? Aviez-vous une idée des
personnes que vous vouliez au moment de vous décider ? Il était surtout question de prendre avec nous sur scène des gens qui partageaient notre vision de la musique. Notre premier concert (au KillerFest, le 15 avril 2006) s’est donc fait entouré de trois membres de Wormfood, très « barrés » eux aussi, et de Frédéric Leclercq, qui joue dans Maladaptive et dans Dragonforce, et qui est le type le plus débile qui soit, aussi bien musicalement qu’humainement. « Débile » étant bien sûr la plus haute distinction sur l’échelle de compliments de CinC. Depuis, pour plusieurs raisons, le line-up a changé, et nous sommes fiers d’avoir à nos côtés Romain du groupe John Makay à la guitare et aux choeurs , Pierre de DSK à la guitare, Julien aux claviers, et Alexis (ex-Wormfood) qui est resté avec nous à temps complet.

- Y a-t-il eu des répétitions avant que vous décidiez officiellement de franchir le pas ?

Bien évidemment, on ne peut pas monter sur scène sans avoir répété. Mais je dois bien avouer que tout s’est passé assez rapidement, nous avions à disposition des gens suffisamment doués pour que les choses aillent vite.

- Comment avez-vous choisi les morceaux parmi vos 4 albums ?
Nous avons tout bêtement établi une sorte de « best-of » de nos titres favoris tous les deux. L’efficacité avait bien évidemment un grand rôle à jouer dans ce choix, c’est pourquoi nous avons cogité sur la set-list un petit moment : la scène est différente du studio, il nous fallait plutôt des titres qui « envoient le boulet ».

- Comment se sont passés les concerts jusqu'ici ? Etiez vous au départ confiants ? inquiets ? Quel a été l'accueil du public ?
Bien évidemment, il y avait une grosse part de mystère qui planait sur l’accueil que le public allait nous réserver. A bien y penser, je crois que commencer à domicile avec le Killer Fest a été une excellente chose. Nous étions en confiance, devant un public local composé en bonne partie de connaissances et de potes, et beaucoup d’habitués de notre forum avaient fait le déplacement, parfois d’assez loin. A moins d’une catastrophe, nous étions (presque) sûrs de ne pas nous prendre une veste. Le succès de ce concert nous a galvanisés pour les suivants, et sans exagérer, n
ous avons toujours été très chaleureusement accueillis partout où nous sommes passés. La très grosse surprise étant le concert en République Tchèque, au Brutal Assault Festival, puisque nous ne savions absolument pas comment les gens percevaient le groupe là-bas, et que nous jouions au milieu d’une affiche assez extrême. Nous avons remplacé Skinless le samedi soir à 19h00, c'est-à-dire l’heure idéale à laquelle l’affluence est assez impressionnante, entre Rotten Sound et Sick Of It All. Beau défi, qui s’est soldé par un succès étonnant. Dans les jours qui ont suivi, le livre d’or du site était bourré de messages venant des pays de l’est, tous plus élogieux les uns que les autres. Grand souvenir. Devant cet engouement, l’organisateur du festival a d’ailleurs décidé de nous trouver des dates en Tchéquie, Slovaquie, et Hongrie.

- Comment ont évolué vos prestations ? Vous sentez-vous rodés ?

Je ne pense pas que le terme « rodé » soit adéquat, nos prestations sont trop sporadiques pour cela. Pour q
u’un groupe soit rodé, il doit je pense nécessairement tourner sur une période plus ou moins longue, mais suivie. En revanche, il est évident que la qualité de nos prestations a évolué depuis le mois d’avril… Nous sommes plus à l’aise sur les planches, plus soudés aussi, et un concert comme celui que nous avons fait à Toulouse nous a convaincus que nous étions aussi un bon groupe de scène. 2008 nous donnera à coup sûr l’occasion d’enfoncer le clou.


- Avez-vous commencé à réfléchir/écrire/composer pour le prochain album ?
Nous sommes en plein dedans, mais nous avançons pas à pas car nous devons concilier le travail sur CinC à nos activités et à nos vies personnelles. Axel est très occupé par son studio, le Walnut Groove, et ne peut pas inventer le temps qu’il n’a pas. Heureusement, Alexis (batterie) a rejoint le groupe en tant que membre « officiel », et prendra une part active à la composition du prochain album. Les premières idées qu’il a amenées sont absolument excellentes, complètement dans l’esprit du groupe, tout en y apportant du sang neuf. On parlait tout à l’heure de « débile »… Je crois que lui mérite la plus haute marche du podium. L’intégrer au groupe était une évidence absolue.

- L'idée du concept album est-elle de nouveau dans l'air ?

Oui et non. Nous avons choisi un titre plutôt sombre pour le prochain album, et je peux déjà dire que les textes changeront radicalement des petites histoires rigolotes auxquelles les fans de CinC sont habitués. Comme d’habitude, en deux ans, on vit des choses joyeuses et d’autres beaucoup plus glauques. C’est cet aspect que j’ai besoin de développer sur notre prochain album. Ces derniers mois ont marqué un pas important dans ma vie, et j’ai besoin d’expulser tout cela. Je vais finir par croire que je suis le frère jumeau de Devin Townsend !

- Pensez-vous que l'expérience du live ou le fait de savoir que les morceaux vont être joués sur scène vont influencer les prochains morceaux ?
Nous ne réfléchissons de cette façon, puisque nous nous sommes rendus compte que tout était possible. Des années durant nous avons crié sur tous les toits que les morceaux de Vivalavida étaient impossibles à jouer en live, or la suite a prouvé que non. Tout est toujours adaptable. Au risque d’être redondant, nous avons sous la main un line-up de purs tueurs, et je crois qu’à nous six nous pouvons tout jouer. Bien évidemment, pour la scène, nous piocherons parmi les titres les plus efficaces du prochain album, mais nous ne nous imposerons aucune limite en termes d’écriture. Ce serait dénaturer l’essence même du groupe et oublier les raisons pour lesquelles nous l’avons créé.


- Quand peut-on espérer cet album ? Toujours chez Equilibre ?

Nous sommes fermement décidés à sortir l’album en 2007, et bien évidemment, il sortira chez Equilibre puisque nous n’avons pas encore fait couler ce label.

- Plusieurs concerts ont été filmés, pensez-vous utiliser ce matériel ?

Peut-être l’un ou l’autre titre en bonus sur une édition limitée… Le problème est que nous jouons beaucoup de titres issus de « Collection Prestige », et que contractuellement, tous ces morceaux « appartiennent » encore à Earache. Nous devrions donc leur demander l’autorisation de les exploiter pour le compte d’un autre label, et ils ne sont pas du genre à lâcher ce genre de morceau, quand bien même ils n’ont jamais rien eu à foutre de CinC.

- Avez-vous des retours de l'étranger depuis que tous vos albums y sont distribués ?
Pas réellement en termes de chiffres de vente. Nous avons juste de nombreux messages d’u
n peu partout sur notre page MySpace, et cela fait évidemment toujours plaisir. Nos concerts à l’étranger où certaines personnes connaissaient bien les paroles des chansons me laisse à penser que nous sommes correctement distribués. D’un autre côté, avec internet, les problèmes de distribution sont de l’histoire ancienne, tu peux te procurer ce que tu veux de n’importe où dans le monde, en l’achetant… ou pas.

Photo : Buffet Froid

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